Page:Œuvres philosophiques de Leibniz, Alcan, 1900, tome 2.djvu/3

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ESSAIS DE THÉODICÉE

SUR

LA BONTÉ DE DIEU, LA LIBERTÉ DE L’HOMME

ET L’ORIGINE DU MAL


… Quid mirum noscere mundum. Si possunt homines ; quibus est et mumdus in ipsis, Exemplumque Dei quisque est sub imagine parva.


PRÉFACE

On a vu de tout temps que le commun des hommes a mis la dévotion dans les formalités : la solide piété, c’est-à-dire la lumière et la vertu, n’a jamais été le partage du grand nombre. Il ne faut point s’en étonner, rien n’est si conforme à la faiblesse humaine ; nous sommes frappés par l’extérieur, et l’interne demande une discussion dont peu de gens se rendent capables. Comme la véritable piété consiste dans les sentiments et dans la pratique, les formalités de dévotion l’imitent, et sont de deux sortes : les unes reviennent aux cérémonies de la pratique, et les autres aux formulaires de la croyance. Les cérémonies ressemblent aux actions vertueuses, et les formulaires sont comme des ombres de la vérité et approchent plus ou moins de la pure lumière. Toutes ces formalités seraient louables, si ceux qui les ont inventées les avaient rendues propres à