Page:אמרי לב Prières D'un Cœur Israélite (Jonas Ennery, 1848).djvu/618

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ce pas un indice d’une bassesse de l’âme qui la fait agir contre le témoignage de sa conscience!

Oui, c’est une crainte honteuse qui empêche de pratiquer le bien et qui fait commettre le mal; c’est une dépendance servile qui fait ramper devant le monde, dans le désir de se concilier son estime ou dans la crainte de s’attirer son dédain. On a peur de se singulariser, on craint les railleries; on a bien une certaine envie d’être israélite, mais on ne se sent pas la force de se conduire autrement que les autres.

Pour satisfaire ses goûts, ses intérêts, ses plaisirs et ses vices, on est bien au-dessus de toutes les censures; on prétend être à soi-même son unique règle. Et cependant est-il un joug plus ignominieux, plus honteux que d’approuver le bien et de n’oser le faire, de voir ses obligations et de n’oser les remplir? Y a-t-il quelque chose de plus servile, de plus humiliant que de se faire l’èsclave de l’opinion jusqu’à n’être plus soi-même; de n’oser paraître ce que l’on est, ou de vouloir paraître ce que l’on n’est pas, et même d’avoir honte du bien que l’on fait? Ne semble-t-il pas que c’est à ces tristes israélites que s’adresse le prophète, lorsqu’avec une mordante ironie il parle de ces idoles «qui