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LA BELLE ALSACIENNE


me donna un précis de tout ce que sa personne pouvait offrir de plus séduisant.

On dit qu’il y a une espèce de parenté entre les âmes qui fait qu’elles s’entendent mutuellement. Oh ! mon âme était certainement proche parente de la sienne, car je le devinai au premier coup d’œil.

Mon petit amour-propre se mit aussitôt de la partie. Le rôle de petit-maître que je venais de voir représenter avec un succès si capable d’éblouir m’engagea à ne pas demeurer en reste. L’exemple est contagieux et il y a peu de femmes qui n’aient des dispositions plus que prochaine au manège de petite-maîtresse.

J’égalai bientôt, si je ne surpassai pas, l’excellent modèle sur lequel je me formais.

— Vous triomphez, reine, me dit-il en m’abordant, je n’ai jamais rien vu de si piquant… mais quelle misère d’être seule ! En vérité, il faut que vous soyez bien bonne de rester dans un désœuvrement qui vous sied si peu.

— Pourquoi, monsieur ? repris-je d’un