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LA BELLE ALSACIENNE

Les bonnes façons qu’on avait pour les étrangers dans cette espèce de caravansérail y attiraient tant d’hôtes qu’il désemplissait rarement ; ce qui ne faisait pas, comme on peut le juger, un asile respectable.

Mlle *** était rentrée dans la chambre avec le petit ***, dont la contenance n’était guère propre à nous rassurer contre l’invasion dont nous étions menacés. Les coups se multipliaient cependant, et déjà la porte ébranlée avait abandonné un de ses gonds ; la vue de l’autre, qui ne tenait presque à rien, nous glaçait d’effroi. Les habitants d’une ville sur le point d’être forcée n’ont jamais éprouvé de frayeur plus terrible. Nous entendions la dolente propriétaire du réduit amoureux, qui s’efforçait, par les plus humbles supplications, de calmer la fureur des assiégeants. Ils ne répondaient à ses éloquentes prières que par des éclats de rire.

Nous attendions l’événement dans un profond silence. Enfin notre misérable clôture, succombant sous l’effort d’un der-