Page:A. Bret, La belle alsacienne , ou Telle mère telle fille, 1923.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
135
LA BELLE ALSACIENNE


je joignis mes prières aux siennes, nous ne pûmes rien obtenir : une douzaine de domestiques vinrent exécuter impitoyablement la sentence prononcée par leurs maîtres. Quoique l’étage ne fût pas extraordinairement haut, ils ne laissèrent pas de balancer ; mais à la fin, on leur donna de si bonnes raisons qu’ils s’y déterminèrent.

Je fis ce que je pus pour apaiser la douleur de mon amie, qui paraissait inconsolable ; mais voyant que je faisais peu de progrès, je m’en remis au temps, ressource infaillible dans les afflictions.

En effet, au bout de quelques instants, l’orage s’apaisa, les pleurs se tarirent, un reste de mélancolie même ne put tenir contre l’efficacité de deux ou trois verres de champagne. La sécurité reparut, il ne fut plus question que de se réjouir et de mettre à profit le reste de la journée. Personne ne s’épargna pour la rendre complète ; on voyait éclore sans cesse des plaisirs de toute espèce. Les désirs variés et multipliés à l’infini produisaient à tous moments quel-