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LA BELLE ALSACIENNE

Le jour parut et mit fin à mes observations ; je m’habillai promptement. Je me préparais à sortir lorsqu’un domestique confident vint avertir *** que sa femme demandait à lui parler, et qu’elle allait monter à son appartement.

Une pareille visite m’interdisant la retraite, je n’eus d’autre parti à prendre que de me cacher dans un petit cabinet voisin dont je fermai la porte sur moi. Comme il n’était séparé de la chambre que par une cloison fort légère, j’étais à portée d’entendre toute la conversation.

Mme  *** venait demander à son mari le paiement d’une pension modique qui lui était assignée pour son entretien et ses menus plaisirs. Je compris au ton avec lequel on répondit à ses prières que l’air du bureau n’était pas pour elle.

— Vous avez apparemment, madame, envie de me ruiner, lui dit-il brusquement ; vous croyez que l’argent se gagne aussi facilement que vous le dépensez. Vos dissipations me mettent à bout.

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