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LA BELLE ALSACIENNE


et nous ne nous trouvâmes pas plus avancées que nous l’étions en partant du port. Le délabrement de nos affaires ne nous permettant plus de rester avec honneur dans les lieux où nous avions fait quelque figure, il fallait songer à la retraite.

Ma mère, indignée contre une ville où le mérite était si mal récompensé, se résolut sans peine à la quitter ; dans sa détresse, elle tourna les yeux vers Paris ; ce qu’elle en avait entendu dire réveilla ses espérances : il fut conclu que c’était dans ce séjour que nous devions essayer de capter la bienveillance du sort ; nos places furent donc arrêtées au carrosse, nous partîmes. Ma mère, en montant dans la voiture, vomit contre Metz et ses injustes habitants toutes les imprécations qu’un ressentiment légitime lui suggéra.

Nous voilà sur le chemin de Paris, avec les débris d’une fortune assez mal en ordre. Lorsque je quittai Metz, je n’y étais pas isolée au point de n’y pas laisser des cœurs qui s’intéressassent à moi.

Le fils d’un avocat de la ville avait sou-