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CLUB MONARCHIQUE

pamphlets, parfois gratis, en janvier 1791. Il fonda, partout où cela lui fut possible, des clubs des Amis de la paix et des Amis du roi. Il s’aboucha avec des Amis de la patrie, des Amis de la paix et de la religion, des Défenseurs de la religion, des personnes et des propriétés. Ses affiliations en province déterminèrent les Jacobins et leurs partisans à soulever le peuple de France contre les divers clubs monarchiques, pendant l’année 1791 et dans la première moitié de l’année 1792.

A Paris, principalement, il organisa des distributions de pain, de vêtements, même d’argent. On verra ce qu’il en advint. Il eut des cartes d’entrée, comme les autres clubs. Gorsas écrivit dans son journal :

« Nous avons une de ces cartes (d’entrée) sous les yeux ; en voici la forme :

« En tête est un écusson ovale aux armes de France ; sur le sommet de cet écusson repose une balance : dans l’un des plats de cette balance est le bonnet de la liberté ; dans l’autre, une couronne. Une branche de chêne et de laurier se croisent en bas de l’écusson. Entre un double filet qui circonscrit l’écusson, on lit ces deux mots : libres ET fidèles ; de sorte que le mot libres se trouve du côté de la liberté, et fidèles du côté de la couronne.

« Ce qui est inscrit de plus sur cette carte, est le numéro, le nom du récipiendaire, la date de sa réception et la vérification des commissaires de la soirée. Sur le verso de la carte, il n’y a rien de gravé ; enfin elle est parfaitement conforme aux cartes que nous avons dit avoir été envoyées à telles et telles personnes, avec des circulaires ; de l’une desquelles circulaires et cartes nous avions déjà reçu communication (1). »

La circulaire était envoyée à toutes les personnes supposées d’avoir les mêmes principes que ceux professés par cette Société, à laquelle on les invitait de se rendre de la manière la plus pressante.

Le Club monarchique ne négligeait, d’ailleurs, aucun moyen de propagande anti-révolutionnaire.

En but à de vigoureuses attaques, il invoquait la loi, et était dénoncé par la presse plus ou moins avancée, notamment par les Révolutions de Paris (2).

(1) Courrier de Gorsas, u* 28, du 29 décembre 1790. (2) Révolutions de Paris, n’ 77, du 25 décembre 1790 au 1" janvier 1791.