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CLUB MONARCHIQUE

ce que peut la nation de ce côté, le Roi le peut aussi du sien ; que l’un pèse autant que l’autre (ce qui, par exemple, est trop fort) ; et qu’enfin, en droit originel, en force et en volonté, un est égal à vingt-cinq MILLIONS. Voilà le système du veto expliqué, et ses analyses mentales révélées.

« Cette hérésie politique, que les monarchistes n’osent encore professer qu’en gravures, doit être terrassée par les simples propositions de la saine doctrine.

« La NATION est tout dans la nation, c’est-à-dire, rien n’est au-dessus d’elle, tout individuellement, et le Roi, comme les autres, est au-dessous d’elle. La nation est le souverain ; le Roi n’est pas le souverain. La nation fait la loi et l’abroge ; le Roi ne peut ni l’un ni l’autre. La nation peut abroger la royauté ; le Rot ne peut pas abroger la NATION. La NATION cxistc par elle-même ; le Roi n’existe que par la NATION. La NATION est un corps indépendant qui sort du sein de la nature ; le Roi est une convenance de la loi faite par la nation. « Les monarchistes n’entendent donc rien aux emblèmes. Leur balance n’a point de justesse, et s’ils veulent continuer à tenir en équi-’ potence la nation et le Roi, ils sont ou des ignorans ou des mauvais citoyens. »

Et Carra fit chorus, d’une façon très violente, en prenant à partie Clermont-Tonnerre.

« Il paroît, depuis peu de temps, un Journal des Amis de la Constitution, qui doit sa naissance à la délibération prise par la société qui porte ce nom de publier sa correspondance. Ce journal patriotique a donné l’idée aux anti-patriotes de répandre leurs perfides principes sous un titre à peu près semblable, celui de Journal des Amis de la Constitution monarchique (1). Nous prévenons nos lecteurs que le premier de ces journaux est le véritable antidote du Mercure, et que le second n’en est qu’un insipide supplément. » Chronique de Paris. Voir cet autre article, du même :

« Une société, sous le titre des Am ?’i- de la constitution monarchique, vient de se former dans cette capitale. On jugera aisément de ses principes et de son but quand on saura qu’elle est fondée par Stanislas Clerniont-Tonnetre, et qu’elle est composée de tout ce qu’il y a de roués, d’escrocs, de joueurs, d’intrigans et de partisans de l’ancien régime à Paris (2). »

(1) Annales patriotiques, uo 440, du 26 décembre 1790. (2) Annales /jalriotigues, ir 431, du 27 déceuibrc 1700.