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CLUB MONARCHIQUE

chique a l’honneur de représenter à M. le procureur-syndic de la commune qu’il est instant que Tordre arbitraire qui a suspendu ses séances soit incessamment révoqué.

« La liberté est un bien que l’homme ne peut aliéner ; il est autant de son devoir que de son droit d’être et de demeurer libre. « La liberté civile consiste à pouvoir faire tout ce que la loi ne défend pas ; et personne ne peut contraindre à faire ce que la loi n’ordonne pas, ou empêcher de faire ce qu’elle permet. « Rappeler ces principes à M. le procureur-syndic de la commune, c’est reporter son attention sur les intérêts et les droits des citoyens (}ui composent la société des Amis de la constitution monarchique. « On nous défend de nous réunir : cette défense est illégale ; il n’appartenoit qu’à la loi de la prononcer. Nous avons obéi ; mais celte obéissance est un titre de plus à la justice la plus prompte. Nous avons fourni tous les documens qui pouvoient paroitre utiles ; nous avons fait plus même que nous ne devions, puisque les papiers qui contiennent nos opinions, ces opinions dont la liberté est constitutionnellement établie, ont été remis par nous à M. le procureur-syndic de la commune. Nous avons cherché des objections pour y répondre ; nous avons pleinement éclairci le jugement du corps municipal : nous prions, en conséquence, M. le procureur-syndic de la commune de le hâter, et nous lui observons que chaque instant qui s’écoule depuis que, par le corps municipal, et non par la loi, notre liberté est restreinte, ajoute au délit social contre lequel nous avons droit de réclamer (1). »

Le discours fut publié, comme on le voit. Le Journal des Clubs imprima ces lignes :

« La Révolution avait eu lieu. Des patriotes se réunissent aux Jacobins sous le titre d’amw de la constitution ; une autre société, tirée presque entièrement du sein de la première, prend le titre de club de 1789, année de notre liberté ; les sections ont leurs clubs ; les départemens imitent la capitale ; enfin, il se forme à Paris une dernière association, celle des amis de la constilulion monarchique. « Ce club paroît sous de sinistres auspices ; on lui imprime, dès sa naissance, le sceau de la réprobation ; il fait une lourde faute qui sème l’inquiétude ; tout s’arme contre lui, les clubs l’attaquent, les sections le dénoncent, les assemblées de café le menacent ; les journaux crient à l’aristocratie, à la contre-rçvolution ; le peuple éprouve (1) Journal de la Société des Amis de la Constitution inonarchic/ue, U" 4, du 30 décciubre 1790.

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