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CLUB MONARCHIQUE

« plusieurs personnes témoignèrent des inquiétudes sur des apparences qu’on voudrait enlever le roi ; un membre dit que le Club monarchique étoil assemblé aux Jésuites, rue Saint-Antoine..» Dans la même séance d’autres dénonciations se succédèrent. Une délégation de la section de la Bibliothèque présenta un arrêté portant dénonciation au procureur de la Commune du Club monarchique. Une députation de la section des Quatre-Nations, et une autre, de la Fontaine de Grenelle, dénoncèrent le Club. Elles ne voyaient, « pour les pauvres, aucune portion venant de mains aussi impures. » Selon VOrateitr du peuple, le Club monarchique « faisait tout ce qu’il pouvait pour irriter le peuple. Il achetait chez les boulangers le pain à un sol la pièce, pour le distribuer dans la capitale et payait en cachets où étaient gravés trois fleurs de lis (1). » Un arrêté de la section des Lombards, apporté par une délégation aux Jacobins le samedi 29 janvier 1791, était motivé, contre le Club monarchique, sur ce que ce club, « prenant seulement et exclusivement le sens de la constitution au mot monarchique, paroît annoncer qu’il s’attache uniquement à la couronne, sans s’embarrasser de la nation et de la toi^ » etc., etc.

Le 29 janvier 1781, d’après la dénonciation de Barnave (2), le directoire du Club monarchique écrivit la lettre suivante au président de l’Assemblée nationale :

« Monsieur le président,

« Nous avons été outragés hier dans l’Assemblée nationale ; nous demandons à y être entendus. »

« Si l’assemblée eût admis le directoire à la barre, il auroit dit : « Messieurs,

« Des citoyens paisibles se sont réunis aux termes de la loi ; les calomnies les plus atroces les ont poursuivis. Hier, M. Barnave nous a dénoncés comme une collection d’ennemis de la constitution, et le comité des recherches a été cité dans la tribune comme devant vous Caire incessamment une dénonciation nominative de ceux qu’il appelle les chefs et les principaux membres de cette société. « Tant que les pei’sécutions dirigées contre les amis de la constitution monarchique se sont manifestées hors de l’Assemblée nationale, nous n’avons pas cru devoir nous présenter devant le corps législatif, (1) L’Orateur du Peuple, t. IV, p. 64.

(2j A l’Assciublûo nationale.