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CLUB MONARCHIQUE

Villequier et Duras, gentilshommes de la chambre, avaient introduit les conspirateurs. On les traita, dans une affiche, de « chefs de la domesticité. »

A propos de Berthier de Souvigny, fils de l’intendant et membre du Club monarchique^ le Courrier de Gorsas entretenait le public du rôle joué par ce monarchiste (1). Toutefois, le nom de Berthier ne figure pas sur les listes reproduites ci-dessus. Dans les Révolutions de Paris, on lisait : « Voici les noms des plus mutins qui ont été conduits à l’Abbaye : les sieurs de La Bourdonnaye, Fauchet, Champine, Godard de Douville, Berthier de Souvigny, Dubois de la Motte, Lillers (2). » Le bruit courait qu’un grand nombre de « chevaliers du poignard » appartenaient au Club monarchique. C’était probable : s’ils n’en faisaient pas partie, ils s’en inspiraient tout au moins, on pouvait le croire.

Mais les royalistes, notamment ceux du Club monarchique^ prétendirent que « l’événement du 28 février 1791 avait été un moyen de renouveller {sic) la fermentation, de rendre désormais impossible la mesure de se réunir au château, et d’inspirer à la garde nationale une défiance dont on avait le projet d’user (3). » En mars 1791, à la section des Quatre-Nations, on dénonça des conciliabules tenus chez M. de La Roche-Aymon, au palais abbatial de Saint-Germain (4).

Le Club monarchique adressa, sur ces entrefaites, la lettre suivante à la municipalité :

« Lettre à MM. les officiers municipaux, du 9 mars i791 . « Nous avons reçu avec une respectueuse reconnoissance les assurances que vous nous avez données d’apporter au jugement que vous avez à prononcer toute la célérité que la justice vous demande. Les jours s’écoulent ; les plus lâches outrages sont accumulés contre nous, et la patience avec laquelle nous les dévorons coinmence à peser sur notre conscience.

« Nous vous supplions de nouveau de faire cesser un ajournement qui donne de trop grands avantages à nos ennemis. Si nous vous (1) Courrier de Gorsas, t. XXII, p. 39.

(2) Révolutions de Paris, n» 86, p. 368. (3) Journal de la Société des Amis de la Constitution monarchique, t. II, n* 13, du 12 mars 1791, p. 32 et 33.

(4) Le Thermomètre de V opinion publique ou Journal des sections de Paris, in-8°, 1791.