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CLUB MONARCHIQUE

tances lances, vous ne vous apperceviez pas qu’on a voulu armer le peuple contre nous, et nous forcer à la résistance, résistance que l’on eût bientôt qualifiée d’assassinat ; résistance dans laquelle on auroit bientôt vu toute une contre-révolution (1) : le papier coupable et calomnieux, que nous déposons sur le bureau, démontre les intentions de nos ennemis. Le ciel ne l’a pas permis, et nous pouvons sans doute ne remercier que lui lorsque tant de fureurs nous environnent et que les loix humaines sont si lentes à nous justifier. « Nous concluons, messieurs, à ce qu’il vous plaise prononcer enfin le jugement dont le retard devient si funeste à la tranquillité publique.

« Nous vous dénonçons les délits dont nous venons de vous instruire. Repoussés partout quand nous avons voulu dénoncer les jacobins, et ignorant si le cours des informations ne les replacera pas encore dans cette affaire, nous nous en rapportons à ce que fera M. le procureur de la Commune, et nous appelions contre les coupables, quels qu’ils soient, toute la sévérité de son ministère. « Nous sommes, avec respect, etc.,

« Messieurs. »

En outre, le président du Club monarchique donna une explication sur la journée du 28 mars :

« Lettre de M. Dubergier à M. Bailly, maire de Paris. « Monsieur,

« Le Directoire de la Société des Amis de la Constitution monarchique a eu l’honneur d’écrire à la municipalité sur les événemens du 28 mars, et comme membre du directoire j’ai signé la lettre. « Mais, comme président de cette Société, monsieur, je dois à la confiance dont elle m’honore de vous demander compte à vousmême des causes secrètes d’un événement qui a pu devenir bien funeste à plusieurs de ses membres.

« L’assemblée générale étoit convoquée pour le lundi 28 mars ; le directoire avoit eu l’honneur de vous en instruire par sa lettre du 24, et la municipalité, à qui vous l’avez communiquée, a pris, le lendemain 2.0, un arrêté dont le but sembloit être de nous inviter à suspendre encore nos séances, avec promesse d’un jugement très prochain. Cet arrêté, monsieur, est resté trois jours dans vos bureaux, et c’est cette négligence coupable que je vous dénonce. (1) Note du rédacteur. — Journal de la Société des Amis de la Constilulion monai’clùque, t. II, n* 16, du samedi 2 avril 1791, p. 3 à 8. 16