Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/252

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« Vous ne pouviez pas ignorer qu’en ne me faisant passer votre lettre que dans la matinée du 28, il me seroit impossible de satisfaire aux vues indiquées par la municipalité ; que les distances de la capitale s’opposoient nécessairement à ce que je pusse prévenir tous les membres de la Société ; que la plupart d’entre eux se rendroient à l’assemblée, et que cette désobéissance apparente les feroit paroître coupables aux yeux de la loi.

« Mais le véritable délit, c’est d’avoir placé des citoyens sans défense sous le couteau des assassins, et de n’avoir pris aucune mesure efficace pour les soustraire aux fureurs de ces brigands soudoyés, dont on met si faussement les forfaits sur le compte du peuple.

« Qu’il me soit permis de vous rappeller, monsieur, que lorsque, le 21 août 1790, je votois à la section des Tuileries pour vous confier le pouvoir que vous exercez aujourd’hui, je croyois assurer à la tranquillité publique un appui, et à mes concitoyens un protecteur. Le désir que vous cpnservez sans doute de justifier mon attente me fait croire encore que mes espérances ne seront pas trompées. « DuBERGiER, rue Saini-Honoré, n" 67, vis-à-vis les Jacobins. •» Un journal spécial rendit compte ainsi de la journée du 28 mars 1791 :

<( Le Club monarchique, las de son inaction, avoit informé la municipalité qu’il alloit reprendre ses séances. Le jour fut indiqué, ensuite remis, à ce qu’on prétend ; mais plusieurs membres ignorant le contre-ordre, se rendirent le 28 (mars 1791) aux petites écuries du roi, faubourg Saint-Denis, lieu du rendez vous. Le peuple s’y rendit aussi ; il se fâcha, il maltraita ceux qui vouloient se rassembler en club ; il fut question de lanterne. La garde nationale sauva ceux que l’on menaçoit. Tels sont en substance les faits constatés par le directoire même du Club monarchique. Il ne manque pas d’ajouter que les acteurs étoient des gens soudoyés. Mais nous nous permettons de n’ajouter foi à cette inculpation, commune aux deux partis opposés, que lorsque nous verrons des preuves certaines (1). » En effet, suivant ce Journal des Clubs^ on disait, dans plusieurs sections de Paris, que le Club monarchique donnait de l’argent à des hommes, chargés d’occuper les tribunes de l’Assemblée nationale, (1) Journal des Clubs, t. II, p. 3 ;{3 et 334»