Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/258

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« Je suis loin de penser que ceux qui étoient revêtus du même habit et qui ont eu la bassesse de me frapper, soient véritablement dans la garde nationale ; je suis loin de penser que ce peuple, tout enragé qu’il m’a paru l’être, se soit porté de lui-même à de pareils excès, s’il n’y a pas été excité.

« Je borne là, monsieur, le récit de mon aventure, sans aucune observation ultérieure ; la partie saine du public les saura bien faire. « J’ai l’honneur d’être,

« Monsieur,

« Votre très humble et très obéissant serviteur, (( PiGRAIS.

« P.-S. — Je ne puis vous écrire de ma main, mon chirurgien s’étant apperçu ce matin que j’avois un os de cassé dans la main droite (1). »

Il se vendit un imprimé dans lequel on lisait : « (1791)... Hier au soir, les membres du Club monarchique s’étoient rassemblés dans un petit jardin dit de l’Amilié, situé rue des Petites Écuries, fauxbourg Montmartre. » XXX

Les choses prenaient une tournure très grave ; l’irritation des monarchistes était comparable à celle du peuple qui leur prêtait des projets dangereux, non seulement pour la tranquillité publique, mais pour l’avenir de la nation.

Dans la séance du 3 avril 1791, aux Jacobins, une députation de la section du Théâtre-Français et une du Club des Cordeliers, dénoncèrent le Club monarchique. L’orateur annonça qu’il s’y était ourdi une conspiration qui devait éclater le 28 mars précédent, que ses membres voulaient assaillir les Jacobins, égorger la garde nationale, etc., que le chef était Clermont-Tonnerre, et que ce monarchiste répandait un argent immense. On engageait les Jacobins « à faire périr tous les membres du Club monarchique (2). » (1) Journal de la Société des Amis de la Constitution monarchique, t. II, n" 16, du samedi 2 avril 1791, p. 8 à IL— Le nom de Pigrais ne figure pas sur les listes des membres de la Société.

Ç2) Le Lendemain, 3 et 6 avril 1791,