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CLUB MONARCHIQUE

Voilà ce qui résultait des provocations que les soutiens du trône et de Tautel multipliaient, quand leur nombre diminuait de jour en jour.

Le public ne doutait pas de leur entente avec les émigrés et les étrangers, qui présentement menaçaient la France. Des deux côtés on se livrait aux violences ; il semblait que la guerre civile allait éclater.

Le décret relatif à la constitution civile du clergé ajoutait aux prétentions de la noblesse une certaine couleur de fanatisme religieux.

Malouet écrivit la lettre suivante, qui ne pouvait amener l’apaisement :

« Lettre de M. Malouet à MM. les commissaires du Club monarchique.

« N’ayant pu, messieurs, vous trouver réunis, j’ai l’honneur de vous écrire pour vous faire part de mes observations sur la position de la Société dont vous êtes commissaires et dont j’ai l’honneur d’être membre.

« M. de Clermont-Tonnerre m’ayant conynuniqué lundi matin la lettre de la municipalité, je n’allai point à la séance indiquée, mais je n’en ressens pas moins, vivement les outrages et les violences exercés ce jour-là contre ceux de nos membres qui, n’étant point avertis du contre-ordre, se sont trouvés au rendez-vous. Je ne vous dissimulerai point, messieurs, qu’on se plaint de vous, parce qu’on ne peut pas se persuader que vous avfez fait toutes les démarches qui dévoient vous procurer justice et protection de la municipalité.

« J’ai eu personnellement trop de preuves de votre zèle et de l’infatigable activité avec laquelle vous avez défendu les droits de la Société, pour adopter cette prévention : mais la dernière aventure vous impose, si vous me permettez de le dire, d’autres devoirs ; car il faut qu’on nous ait l’obligation de la solution du problème : SOMMES-NOUS Ubres ou dominés par des tijrans ? — On nous a calomniés de toutes les manières ; les plus grossières absurdités ont été employées par les jacobins et leurs adhérens ; la populace a étéexcitée contre nous ; le comité des recherches s’est mis aussi en campagne ; et pendant qu’on renouvelle les anecdotes de cocarde blanche et de contre-révolution, M. Voidel prépare un rapport où vous êtes, dit-on, compromis. On a arrêté des hommes distribuant de l’argent et des pamphlets. Mon avis est, messieurs, que’ vous accé-