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CLUB MONARCHIQUE

« Réponse des commissaires de la Société des Amis de la Constitution monaixhique à M. Malouet.

« Vous ne devez pas douter, monsieur, de notre empressement à justifier la confiance de la Société des Amis de la Constitution monarchique : certes, il faut faire décider si nous sommes libres ou dominés par des tyrans ; et c’est pour obtenir cette décision que nous sollicitons, avec autant d’ardeur que de zèle, le jugement de la municipalité. Si la loi qui consacre la pureté de nos principes ne nous protège pas, alors il sera démontré qu’il n’y a plus, ou, pour mieux dire, qu’il n’y a pas encore en France de liberté. Nous sentons, monsieur, tout le poids des injustices qu’on accumule contre nous ; nous plaignons bien sincèrement la faiblesse de la municipalité et l’aveuglement de la partie du peuple que l’on peut encore égarer ; mais nous vous observons que si le moment et la force ont suffi pour briser les fers de l’ancien despotisme, le tems seul et l’opinion pourront repousser les chaînes que de nouveaux oppresseurs nous présentent, parce qu’il est peut-être plus difficile de démasquer les tyrans que de les renverser.

« Quant au comité des recherches, le moment où il s’attaqueroit à des hommes aussi courageux qu’irréprochables seroit probablement plus dangereux pour lui que pour nous. Il n’appartient ni à M. Voidel, ni à aucun des agents du ministère jacobite, de compromettre un honnête homme. Nous n’avons rien fait, nous ne ferons jamais rien que nous ne puissions avouer, et nous ne craignons ni les dénonciateurs ni les espions.

«Vous désirez savoir quelle marche nous proposerons à la Société, et comment nous accélérerons le dénouement ?

« Nous n’avons eu, jusqu’ici, qu’une seule arme : voyez comme nos ennemis la craignent ! Nous avons toujours eu raison, ayons toujours raison, et vous verrez que cela finira bien. Nous ne devons, nous ne pouvons dénoncer la municipalité que lorsqu’elle aura fait un déni de justice entier. Jusqu’ici, elle n’a été que faible ; si elle devient coupable, nous saurons bien l’attaquer ; ce ne sera pas, comme les clubs privilégiés, par des affiches indécentes et séditieuses, mais par des pétitions légales.

« Vous pensez biQn, monsieur, que l’on ne s’avance pas au point où nous sommes lorsqu’on est décidé de reculer. Eh ! n’avons-nous pas déjà fait des sacrifices ? Nous avons affronté la haine de tous les jacobites, les calomnies de leurs écrivains soudoyés, les outrages des hommes qu’ils trompent et des brigands qu’ils payent ; nous avons