Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/280

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autorités, et ils engagèrent çà et là une polémique vigoureuse contre leurs adversaires. On assurait que la Société des Amis de la Constitution monarchique s’était assemblée à l’Observatoire (1). Quoi qu’il arrivât, les membres du Club monarchique se déclaraient toujours calomniés. Ils attaqliaient même le comité des recherches. Leur journal annonça ainsi une pièce importante de ce comité, rédigée par Sillery, deux fois coupable à leurs yeux, comme orléaniste et comme siégeant sur les bancs de la gauche à l’Assemblée nationale :

« Il paroît enfin chez Baudoin (2), imprimeur de l’Assemblée nationale, le grand rapport de M. Sillery, au nom du comité des recherches, relativement au Club monarchique et à l’affaire de MM. Thévenault et Lacombe. Nous invitons tous ceux qui étudient la calomnie à se procurer ce rapport ; ils verront comme il faut qu’elle ne soit pas faite quand on veut qu’elle réussisse (3). » Certes, les accusations portées contre le Cluh monarchique n’étaient pas toutes fondées, mais on ne pouvait douter du danger auquel il exposait le parti patriote et la cour de Louis XVI elle-même par ses affiliations au dedans et au dehors.

Non seulement en France, sous l’inspiration du Cluh monarchique ^ s’étaient formés nombre de clubs royalistes^ loyalistes^ monarchistes, étrangers, opprimés^ amis de la paix, amis de l’ordre, amis du peuple, amis de la religion, amis de la noblesse, club de la résurrection, etc., mais les monarchiens entretenaient correspondance avec les émigrés. Il se fonda, à Coblentz, une Société des Amis de la monarchie. Les gendarmes,, chevau-légers et mousquetaires de la maison du roi y furent réorganisés sous le nom de Compagnies rouges, et commandés par Montboissier, qui faisait partie du Club monarchique (4). Les émigrés appelaient cette ville « la capitale de la France extérieure 5) ; le comte de Provence y rétablissait l’ancienne maison militaire du roi.

Le Club se livrait à des intrigues sourdes, aune propagande secrète (1) Dans la première quinzaine de février 1791. — Courrier de Gorsas, u» XII, (lu 12 février 1791.

(2) François-Jean Baudouin fut député suppléant de Paris, membre du club des Jacobins. Il fut arrêté plus tard. On l’accusait d’avoir touché des fonds provenant de la liste civile.

(3) Journal de la Société des Amis de la Constitution monarchique, du samedi 18 juin 1791, n" 27, t. III, p. 2. — Voir plus haut, p. 262 et 263. (4) Le baron de Montboissier, député de Glermont-Ferrand, appartint d’abord au Club de Valois. — Voir plus haut, p. 56.