Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/335

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
CLUB DES FEUILLANTS
325

« p, S. — Vous voudrez bien nous adresser vos lettres à la Société des Amis de la Constitution, séante aux Feuillants, rue Saint-Honoré. »

L’arrêté dont il est parlé dans cette lettre porte qu’il sera fait un scrutin épuratoire pour écarter de la Société les étrangers connus pour ne pas professer sa doctrine (1).

Le journal V Orateur du Peuple écrivait : « Bailly, La Fayette, les Lameth, Barnave, Goupil, et toute la clique contre -révolutionnaire (2). » Il les traitait « d’infâmes coquins vendus au parti autrichien. » Huit ou dix membres des Feuillants étaient soupçonnés « d’être en même temps les directeurs du comité autrichien (3). » Le Club des Feuillants invoquait la liberté d’opinion, en même temps que l’idée des fondateurs de la Société des Amis de la Constitution.

La Chronique de Paris, qui avait l)eaucoup de lecteurs, inséra : « Presque tous les membres de l’Assemblée nationale qui étaient de la Société des Amis de la Constitution se sont retirés et s’assemblent aux Feuillants. On leur a adressé une députation pour leur faire connaître la pétition, qui, dit-on, n’est pas contraire aux principes de la Constitution (4). »

La feuille de Millin et de Noël semblait vouloir rester neutre. Le Babillard (supplément du n° du 19 juillet 1791) approuva les Feuillants ; le Journal de la Révolution (n° 341, mardi 19 juillet 1791) les blâma, et espéra une « réconciliation parfaite », ce que nombre de Jacobins désiraient, ce que peu de Feuillants pouvaient espérer. Pas de réconciliation possible, soit en considération des principes, soit en considération des personnes. Dans l’un et l’autre camp, il y avait des personnalités rivales ; dans l’un et l’autre camp, on parlait au nom de principes contraires, en voulant que les uns l’emportassent sur les autres.

Les journaux modérés, ou royalistes, inclinaient vers les Feuillants, à quelques exceptions près.

D’autre part, le Patriote françois, journal de Brissot, défendit les Jacobins contre les accusations portées par les Feuillants, sans aller aussi loin que ï Orateur du peuple, mais non moins vigoureusement. (1) Journal des CIu/js, t. III, p. S21 à 527. (2) Tome VII, n» 8.

(1 !) Voir plus bas, Comité autrichien.

(i) Chronique (te faris, numéro du 18 juillet 1701.