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CLUB DES FEUILLANTS
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pensait qu’aux prérogatives de la royauté, en fait de régime constitutionnel, et il traçait l’apologie de Le Chapelier dans les phrases qui suivent (1) :

« Société des Amis de In Constitution, séante aux Feuillans. Dans la séance du 19 du courant, M. Chapelier a fixé l’attention de l’Assemblée sur les mesures à prendre pour assurer la liberté du roi, quand on lui présentera l’acte constitutionnel. Il a dit que le comité de constitution présenterait un projet de décret par lequel l’Assemblée nationale déclarerait à toute l’Europe que Louis XVI est libre d’accepter ou de refuser la charte constitutionnelle du peuple françois ; l’Assemblée déclarerait encore à Louis XVI qu’il est libre de conserver la couronne ou d’y renoncer, de choisir telle ville du royaume qu’il jugera convenable pour y examiner l’acte constitutionnel, et de prendre pour la sûreté de sa personne telle garde qu’il jugera nécessaire.

« Les Amis de la Constitution, en applaudissant à ces mesures, ont montré des inquiétudes sur la liberté qu’on laissait au roi de s’environner d’un nombre infini de gardes qui ne seraient pas désignés. MM. Salles et Chassey ont observé que si les aristocrates et les contrerévolutionnaires pouvaient entourer Louis XVI, ils dicteraient sa réponse et se rendraient maîtres de toutes ses volontés. M. Chapelier a répondu que le roi ne devait pas avoir la faculté de choisir ses gardes parmi les ennemis de la France qui sont aussi les siens ; mais seulement parmi les citoyens armés qui composent la force publique. Cette explication a dissipé toutes les craintes, et l’opinion de M. Chnpelier est devenue celle de la Société. »

A moins d’être décidés à se lancer dans la réaction, les dissidents devaient regretter parfois leur acte séparatiste. Plusieurs Feuillants demandèrent à rentrer dans la Société des Amis delà Constitution^ séante aux Jacobins. Sur la motion de Robespierre, appuyé par le girondin Guadet, la Société vota à l’unanimité l’exclusion de ses membres devenus Feuillants. 11 y eut pourtant des pourparlers entre les deux Sociétés. On espérait toujours une réconciliation complète ou partielle. A la lin de juillet, YOrateur du peuple imprima : « Barnave, Lameth, fondateurs du Club des Jacobins, sont parvenus à semer la division parmi celte Société. Clermont-Tonnerre, qui a eu à sa solde, pendant l’hiver dernier, dix à douze auteurs faméh’ques, à 300 li- [1]

  1. (1) Le Bahlllard, numéro du 2.3 août 1791.