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LES CLUBS CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRES
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Los Annales patriotiques constatèrent : « Le Club des Jacobins a t’ait, pour la réunion, les propositions les plus amicales et les plus justes à celui des Feuillants. Elles ont été rejetées avec hauteur par ces derniers. Quelle sera la suite de cette scission ? Je Tignore, Mais je dois dévoiler aux Sociétés des départements le projet secret et (juc je puis affirmer. On veut dissoudre tous les clubs de France, leur vigilance importune. Que les amis de la liberté, dans ces clubs, se rallient autour des principes et s’opposent à cette dissolution. Ce serait le signal de la perte de la liberté (1) » Le même jour, le Patriote franmis invitait toutes les Sociétés des départements à correspondre avec les deux de Paris et à imiter celle de Versailles, qui a témoigné qu’elle resterait attachée à celle des deux qui serait « la plus fidèle aux principes de la Constitution, fondée sur la déclaration des droits. »

La veille, le Journal de la Révolution émettait cet avis : — «... Si la réunion ne s’opère pas, les Jacobins, par leurs rapprochements fraternels, se seront mis du moins à l’abri de tous reproches. Si les dissidents persistent à faire schisme, il est vraisemblable qu’il s’étendra sur tout le royaume, et qu’ainsi les liens qui, d’un bout de la France à l’autre, unissaient tous les amis de lat^onstitution et entretenaient sur la surface de l’empire une masse imposante de lumières, de vigilance et de patriotisme, il est probable, disons-nous, que ces liens seront brisés ; et c’est ce que nos ennemis désirent et préparent depuis si longtemps En effet, parmi les sociétés affdiées, les unes pourront s’attacher aux Feuillants, les autres aux Jacobins, d’autres rester neutres ; et, dès lors, plus d’union, plus de cette correspondance suivie, qui, d’un moment à. l’autre, surveillait, éclairait les complots perfides, et en a tant déjoué depuis le commencement de la Révolution... (2). »

Imitant les Feuillants, les Jacobins épurèrent leur Société ; ils voulurent que ses membres donnassent des gages d’attachement complet aux principes qu’ils professaient.

On lit dans les Révolutions de Paris^ du 23 au 30 juillet 1791, n" 107 :

« La Société des Amis de la Constitution, séante aux Jacobins, a arrêté que tous les membres qui désirent rester dans son sein seront tenus de signer la déclaration suivante :

(1) Annales patriotiques de Carra, numéro du 25 juillet 1791. (à) Journal de ta Révolution, numéro du 24 juillet 1791 ;