Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/374

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à M. Roland, et à celle de M. La Fayette à l’Assemblée nationale (1). » Pitra avait été conseiller-administrateur du domaine de la Ville, personnage important du corps municipal, mêlé à plusieurs discussions de la Municipalité concernant des troubles, et partisan du général La Fayette.

Enfin, q Patriote français les gourmandait, à propos de leurs idées sur les membres qu’ils admettaient :

« Veut-on connaître la doctrine à nud de MM. les Feuillans et la bonne envie qu’ils ont d’accaparer aux propriétaires et bourgeois le droit de défendre la patrie, afin d’avoir celui de l’opprimer pour leur compte, écoutez un de leurs professeurs :

« Le citoyen hors d’état de se procurer un fusil n’est pas présumé citoyen actif, il ne peut apporter que du trouble et de la confusion dans les rangs (2). »

Un reproche plus grave que celui-là ne pouvait être adressé aux Feuillants, quand la patrie allait être proclamée en danger, quand la guerre était déclarée à l’Autriche, quand les hostilités étaient commencées.

Et les Annales patriotiques signalaient, le 27 juin, ce fait particulier : « Dans la séance d’aujourd’hui (26), la Société des Jacobins a rayé de la liste de ses membres cet intrépide député de la Dordogne,, M. Bel faux (3), qui, le matin, avoit lu à la tribune de l’Assemblée nationale la diatribe que lui avoient composée les Feuillans sur les Sociétés populaires. Sifflé le matin au sein du Corps législatif, exilé le soir du sein des Amis de la Constitution, il a sans doute des droits à être reçu dans le Club des Feuillans sans passer au scrutin (4.). » Royalistes avant le 20 juin 1792, les Feuillants cherchèrent à tirer parti de cette journée. Ils demandèrent à l’Assemblée législative la dissolution du Club des Jacobins (25 juin) ; mais les députés, refusant en majorité, passèrent à l’ordre du jour. La Fayette, lui, demandait la fermeture de tous les clubs, et ce général, on le sait, était comme le patron militaire des modérés, — Feuillants, membres de la Société de 1789 et autres réunions, faisant échec aux avancés. Le Journal de Paris et la Gazette universelle, dévoués aux Feuillants et portés vers la réaction, étaient tympanisés par les Annales (1) Le PaMoie français, 1792, 21 juin, n» 1046. (2) Le Patriote français, 1792, 27 juiu, n» 1052. (3) Annales patriotiques de Carra, <lu 27 juin 1792, n» 179. (4) Delfau (Guillaume) fut plus tanl dénoncé comme suspect.