Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/384

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contenance tenir, ni où se réfugier ; d’autres, assure-t-on, se sont tapis comme ils ont pu, jusqu’à la fin de la pièce, dont la Garde nationale a amené le dénouement avec une prudence et une célérité qui mérite les plus grands éloges.

« Cet événement a eu lieu mardi au soir, à peu près sur les sept heures et demie (1). »

La Chronique de Pjaris rappela que des relations avaient existé entre le sieur Lew^al et le marquis de Favras, récemment pendu pour trahison :

« La maison où s’assembloient les noirs^ rue Royale, butte Saint-Roch, est occupée par ce sieur Lewal {sic), où le sieur de Favras avoit donné rendez-vous, au mois de juillet dernier, au sieur Turcati, officier d’infanterie, et où il lui avoit parlé pour la première fois de son projet de contre-révolution ; ils y déjeunèrent ensemble... « 11 est bon d’observer que le sieur Lewal est un des contrôleursgénéraux de la Chambre aux deniers du comte d’Artois (2). » Le Moniteur universel publia un long article sur ce qui s’était passé rue Royale, sur la conduite de la Municipalité et sur la sentence du Tribunal dé police (3) :

« Nous avons déjà parlé de l’attroupement qu’occasionnait, dans la rue Royale, butte Saint-Roch, une association connue sous le nom de Salon français. Le peuple avait cru distinguer dans le nombre de ceux qui s’y rendaient, .quelques-unes des personnes publiquement connues par leur opposition aux décrets de l’Assemblée nationale. Son inquiétude augmenta ; et l’exactitude des membres aux heures de l’assemblée, malgré les huées et les murmures de la multitude, semblait le convaincre que des intérêts de parti en étaient l’objet, et que, encore une fois, on conspirait contre sa liberté. « Le district de Saint-Roch, dans l’arrondissement duquel se trouve la rue Royale, persuadé que tous les individus d’un empire ont le droit de se réunir paisiblement, sentit qu’il était de son devoir de contenir la multitude assemblée ; il prêta le secours de la force aux membres du Club, et fît garder la porte par un détachement de son bataillon. Il crut aussi que cette marque de confiance dans les intentions de cette assemblée suffirait pour les engager à sacrifier à la (1) Courrier de Gorsas, t. XII, p. l.’JO et 131. (2) Chronique de Paris, numéro du 20 mai 1790, p. 559.— Vuir plus haut, p. 369. (3) Moniteur universel, du 23 mai 1790 : Municipalité de Paris et Tuiuunal ue POLICE.