Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/476

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Carra, dans ses Annales patriotiques^ constata : « Les sections de la capitale, assemblées pour reviser la liste des notables qu’elles avoient (ra])ord élus, en ont rayé quelques-uns, membres du fameux Club de la Sainte-Chapelle. Ce club, composé de près de la moitié des Électeurs du département de Paris, est accusé de ministérialisme ou feuillantisme ; il s’étoit signalé, pendant les élections à l’Assemblée nationale, par son aversion pour les patriotes Brissot, Condorcet, Clavière, etc., et c’est lui qui vouloit nous donner le bon André, le cher André ^ pour procureur-syndic du département (1). »

Le même journaliste apprit au public, trois mois après (2) : « La Section de Henri IV a fait fermer le local où se rassembloit le fameux club ministériel, dit de la Sainte-Chapelle, ce club d’où sont sortis les Rarnond et quelques autres députés de Paris, que l’on dit être les amis de tous les ministres passés, présens et futurs (3). » II

A mesure que les événements se précipitaient, le Club de la Sainte-Chapelle était plus mal noté. L’autorité communale s’en préoccupa, en même temps que la presse patriote. En août 1792, le Conseil de la Commune déclara « que tous les membres suspects, ceux qui avaient siégé dans le Club de la Sainte-Chapelle, avaient été éloignés de toutes les places. » La section de Mirabeau arrêta, le même mois, de n’admettre dans les élections aucun des citoyens qui auraient été membres des Clubs monarchique, de la Sainte-Chapelle et autres dont les principes étaient très connus.

Les Révolutions de Paris, à propos du club, prirent à partie le compositeur Gossec, chef de musique de la Garde nationale de Paris. Elles le dénonçaient.

«... Gossec, dont le talent musical est plus sûr que les principes (1) Annales patriotiques de Carra, n" 1, du !’=■■ janvier 1792. (2) Annales patriotiques de Carra, n° 77, du 17 mars 1792. (3) Ramond de Carbonni’eres (baron de), géologue, membre de l’Assemblée législative, demanda, le 29 octobre 1791, que les communes pussent à leur gré choisir un prêti’e qui eût ou non prêté le serment ; le 29 mai 1792, il prit la défense des insermentés. Nommé membre de l’Institut en 1802, il mourut le 14 mai 1827, conseiller d’État honoraire. Il était partisan de la monarchie constitutionnelle.