Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/489

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néral Dillon dans un complot pour mettre sur le thrône {sic) le fils (le Marie-Antoinette.

« Ce complot était une chimère... (1). » Les Montagnards avaient beau jeu pour accuser les Girondins de faire des assemblées souterraines, de conspirer contre la Convention, ou tout au moins contre le Comité de Salut public. A côté des deux réunions que nous venons de signaler, il convient de placer les salons de madame Roland et de Condorcet, qui, d’abord purement littéraires, devinrent ensuite des foyers de politique girondine (2), surtout quand Roland occupa le ministère, et quand les opinions émises chez lui, et adoptées, donnèrent lieu à des résolutions semi-officielles.

Le ministre de l’intérieur faisait les frais de la Sentinelle^ rédigée par J, B. Louvet (3), journal-affiche dont plusieurs numéros furent tirés à plus de vingt mille exemplaires. « La très modeste fortune de Louvet n’aurait pas suffi », et Pétion, selon madame Roland, n’avait pas même d’argent pour la police. Il eût été, ajoute-t-elle, « difficile d’en obtenir de l’Assemblée. »

Enfin, dans les circonstances critiques où ils se trouvaient peu avant le 31 mai, Vergniaud (4), Condorcet, Sieyès, Fonfrède, Ducos, Gensonné se rencontraient rue Saint-Lazare ou à Clichy, tantôt chez une femme dont on ignore le nom, tantôt chez Fonfrède. En résumé, le Club de la Réunion, de même que le Comité Valazé, se tenait à huis-clos, ne publiait ni listes de membres ni comptes rendus de délibérations.

(1) Arch. Nat., AF H. 46.

(2) Voir plus bas, Salons,

(3) Mémoires de Louvet, édit. Aulard, t. I, p. 50. (4) Vergniaud demeura place Vendôme, n° 7, dans les bâtiments où se trouve fÉtat-Major de la place de Paris,