Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/500

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dénomination ; quelques sections avoient déjà donné cet exemple, de façon que bientôt tous ces noms, signes de ralliement pour les différens parties {sic), disparoitront entièrement (1). » Le Journal de Paris approuvait donc les muscadins, 1’ « aristocratie jacobine », comme disait l’artiste Jault, à la section de Bonne-Nouvelle.

VOrateur du peuple les apostropha. Ils répondirent en déclarant qu’ils étaient « les hommes du 14 juillet et du 10 août. » Cette réponse, ils la lurent à haute voix dans le café de Foy (2). Peu après, ils" brûlèrent un mannequin représentant un jacobin ; ils en jetèrent les cendres dans l’égout Montmartre, aux cris de Vive la République ! Vive la Convention ! A bas les Jacobins ! A bas les terroristes ! A bas les buveurs de sang ! Ils voulaient y graver cette inscription :

« Panthéon des Jacobins du IX Thermidor. » III

Les thermidoriens ne songeaient pas à entraver ces manifestations. Au contraire, à l’anniversaire du 10 août, en 1795, on chanta le chant révolutionnaire : Le Réveil du Peuple. En 1705 parurent V Ami de la Convention, contre les Jacobins, et le Ventriloque ou le Ventre affamé, journal royaliste. L’armée, en cette occurrence, commença de s’émouvoir. A l’anniversaire du 10 août (23 thermidor), les toasts du banquet annonçaient des projets hostiles. Le général Ney : « ^m maintien de la République ! Grands politiques de Clichy, daignez ne pas nous forcer à faire sonner la charge. » Le général Chérin : << Aux membres du gouvernement qui feront respecter la République !.., » On fit circuler dans l’armée et dans l’intérieur des couplets ironiques intitulés : « Hommage de l’armée de Sambre et Meuse au Club de Clichy (3). »

Le Club de Clichy exerçait une grande influence sur les deux conseils. Les Clichyens comptaient sur la commission des inspecteurs nommés par les Anciens et les Cinq-Cents, commission dont ils (1) Journal de Paris, 18 janvier 1793,

(2) Voir plus bas, Cafés.

(3) Mémoires de Thibaudeau, t. II, chap. 23, p. 239 et 2iO.