Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/542

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duii congrès européen armé ; elle eut aussi l’idée, un peu plus lard, d’un manifeste menaçant adressé à la France par les puissances coalisées contre la Révolution (1).

Mallet Du Pan, envoyé par Louis XVI au nouvel empereur d’Autriche et au roi de Prusse, présenta à ces souverains un projet de manifeste déclarant « qu’ils s’armaient contre les factieux et non contre la nation ». Marie-Antoinette écrivit à Mercy que le manifeste devait rendre l’Assemblée nationale responsable de la vie du roi et de sa famille. Mercy lui répondit <i (|u’il y aurait une déclaration menaçante. »

Le manifeste de François II émanait évidemment de la cour et du Comité aulricliien. Ce fut la cause de l’adoption par l’Assemblée de l’acte d’accusation contre Delessart, « plutôt ministre de Léopold que de Louis XYl », dit Girardin. En effet, Delessart s’était opposé à la déclaration de guerre contre l’Autriche. 11 avait succédé à Montmorin, dans le ministère des affaires étrangères.

Daté de Coblentz (25 juillet 1792), signé par le duc de Rrunswick-Lunebourg, le manifeste dit de /h’unswick eut pour réponse, chez nous, la proclamation de la patrie en danger. Alors le Comité autrichien ne recula pas devant les trahisons. Ses correspondances avec l’ennemi devinrent plus pressantes. Le gouvernement autrichien avait été mis au courant des plans de campagne formés par Dumouriez. Un agent secret de Louis XVI et de Marie-Antoinette avait appris à François II que « la faction (jui maîtrisait le royaume voulait, sans délai, faire deux attaques à la fois dans l’Empire germanique et sur le territoire de Sardaigne. Il importait essentiellement que les forces du roi de Hongrie et du roi de Prusse marchassent en avant sans attendre la déclaration des autres puissances et se réunissent immédiatement sur le Rhin. » La reine avait écrit (2) à Mercy le projet de Dumouriez de prévenir la marche des troupes étrangères par une attaque sur la Savoie et une autre sur le pays de Liège. « C’est l’armée de La Fayette qui doit servir à cette dernière attaque. Voilà, ajoutait Marie-Antoinette, le résultat du conseil d’hier. »

Or, Mercy aA’ait une influence occulte sur ce conseil, et, de Bruxelles où il gouvernait la Belgique pour l’Autriche, il ne cessait de correspondre avec la reine. Il lui exposait le plan que l’empereur d’Autriche voulait proposer aux puissances. ’ 4 (1) .Iules Flammeriuout, Négociations secrètes de Louis XVI et du baron de * Breleuil avec lu Cour de Berlin. — passim. Paris, iii-S" de iil p.. 1885. ’ (2) Lettre datée du 26 mars 1792.