Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/544

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tantôt d’un lieu, tantôt d’un autre que les courriers secrets portent la correspondance de ce Comité. Que. la police fasse épier les conciliabules qui se tiennent tantôt à Auteuil, dans une certaine maison où va certaine dame, et tantôt dans quelques autres maisons de campagne des environs, et l’on saura parfaitement à quoi s’en tenir sur ces conciliabules (1). »

Carra dénonça le Comté autrichien, et dans ses écrits et à la tribune des Jacobins. Il annonça que Montmoi’in et Bertrand de Molleville en faisaient partie, étaieut à sa tète, avec Barnave, Duport, Lamelb, Chapelier, Duportail, Duport-Dutertre, Laporte, Durosoy, Clermont-Tonnerre, Saint-Priest, et plusieurs anciens ministres. Barnave, qu’une caricature déclarait « l’homme de la Cour ->. Duport et Lameth, comme lui d’abord Jacobins, passaient donc pour transfuges, conquis par la reine.

« C’est la Cqur, disait Camille Desmoulins, qui fermente parmi nous ce schjsïue, et qui a inventé ce moyen perfide de perdre le parti populaire ; elle connaît bien les Lameth, les La Fayette, les Barnave, les Duport et autres premiers figurants de la Société des Jacobins. Qxe voulaient tous ces courtisans ? s’est-elle dit. Ils ne voulaient qu’être portés aux grandes places par les flots de la multitude et par le vent de la popularité, des commandements, des ministères, surtout de l’or... »

Le schisme, c’était la scission des Feuillants et des Jacobins (2). On ne peut nier qu’il aidait aux projets du Comité autrichien, qu’il venait de gens préférant la souveraineté royale à la souveraineté du peuple. D’ailleurs, d’autres défections devaient être prévues. Gensonné établit l’existence du Comité autrichien, d’après des renseignements officiels parvenus au Comité de surveillance, et prouvant la réunion, à Paris, d’un grand nombre de ci-devant privilégiés, qui ont ouvertement annoncé dans leur département qu’ils s’y rendaient pour contenir l’autorité dn roi, l’enlever, s’il était nécessaire, et dissondre l’Assemblée nationale. Il résulte de ces pièces, qu’il se fait }iq,bituellement des rassemblemens nombreux de ces nouveaux émigTçés avec les gens de la Cour, à Saint-Denis, à Auteuil, à Bagatelle ; et parmi les affiliés de ces conciliabules, on cite presque toujours Bertrand (de Molleville) et Montmorin. L’abbé de Vermond venait (1) Annales patriotiques de Carra, numéro du lu mai 1792. (2) Voir, plus haut, Club des Feuillants.