Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/586

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sert. On y fait passer successivement plusieurs poupées dont la tête, faite à la ressemblance de nos meilleurs ma^strats, en tombant laisse sortir du corps, qui est un flacon, une liqueur rouge comme du sang. Tous les assistants, les femmes surtout, se hâtent de tremper leurs mouchoirs dans ce sang, qui se trouve être une eau ambrée très agréable (1). »

Les royalistes entretenaient ainsi la haine des citoyens contre les républicains.

Dumouriez, bientôt, fut démasqué dans ses agissements, en même temps que le général Biron.

« Nouvelles. — Depuis dix jours, le grand général Dumourier (sic) a quitté son armée pour venir intriguer à Paris. Il y a huit jours qu’il tient des conciliabules secrets chez sa nymphe, n» 23, rue Neuve-Saint-Marc ; chez celle de Barot, rue Bayette, maison du vitrier, au fond de la cour, et chez celle de Rouret, n° 8, rue d’Orléans-l’Égalité. Le général Biron et tous les membres de la faction y assistent régulièrement depuis huit heures du soir jusqu’à deux heures de la nuit. Le but de ces conciliabules est de machiner réellement contre Pache et de feindre de renvoyer Roland. On prétend qu’il y fut aussi question de gagner les nationaux des départemens pour faire arracher le tyran au supplice (2) . »

En 1793, « ceux qui avaient signé des pétitions contre-révolutionnaires, ou fréquenté des clubs et sociétés anti-civiques, » furent considérés comme suspects.

Des rapports de police signalaient les faits suivants à l’attention des gouvernants :

En mai 1793, les prêtres réfractaires continuaient leurs assemblées aux Missions Étrangères, rue du Bac. On n’y entrait que par billets deux ou trois fois la semaine (3).

Le séminaire des Missions-Étrangères avait été supprimé en 1792. Autre rapport :

« Il existe à Yvry {sic] des ci-devant qui méritent d’être surveillés, entre autres le ci-devant seigneur et une ci-devant marquise (4). » Dans le Petit-Château d’Ivry-sur-Seine est morte la duchesse d’Orléans, mère de Louis-Philippe I".

(1) Révolutions de Paris, numéro du 8 septembre 1792. (2) Journal de la République française, n" XCXVI, janvier 1793. (3) Rapport de la police, du 24 au 25 mai 1793. (4) Rapport de la police, du 8 septembre an II.