Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/587

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Autre rapport :

« Il existe un rassemblement de gens suspects des deux sexes au Palais-Égalité, dans ce local qu’occupait le club de 1789 ou de l’abbé Syes (Sieyès) ; l’ordonnateur de ce club est un nommé la Grive, de Lyon, très suspect par ses propos. Des Lyonnais de la même trempe s’y rendent assidûment (1). ».

Qui peut dire où s’arrêtait le rôle inoflfensif des gens qui s’opposaient à la Révolution ? Ils avaient la prétention de n’être pas dangereux, d’agir avec modération, et, soupçonnés de comploter depuis la prise de la Bastille, ils n’imaginaient pas qu’on pût ne pas les laisser libres, en surveillant les révolutionnaires.

Les clubs et les réunions populaires furent, à diverses époques, l’objet des attaques des réactionnaires, qui s’indignaient des violences commises par les patriotes au Palais-Royal, ou par les clubs des Jacobins et des Gordeliers.

Le 28 février 1791, le marquis Foucault de Lardimadie, député de la noblesse du Périgord, demanda la suppression des sociétés populaires. On passa à l’ordre du jour. « Puisqu’on passe à l’ordre du jour, dit le chevalier de Murinais, député de la noblesse du Dauphiné, n’espérons pas avoir la tranquillité dans le royaume tant que vous aurez le Club des Jacobins (2). »

Quelques mois auparavant, il fut fondé un Club ou Société des Neuf-Sœurs, dont les membres promettaient, en entrant, de s’interdire toute opinion sur la conduite des ministres et autres agents du pouvoir exécutif, sur le Commandant, sur l’état-major de la Garde nationale, en un mot sur tous les gens en place (3). Ses membres, dispersés, fondèrent, en l’an III, à l’Oratoire du Louvre, la Société libre des sciences, lettres et arts de Paris. Il exista un club joyeux de Midi à quatorze heures, où se rassemblaient, entre autres membres, Laujon, Philipon de la Madeleine, Vial père et Gailly. Plusieurs ennemis de la Révolution s’y glissaient. En 1791, cédant à la mode du jour, Beffroy de Reigny s’avisa de faire représenter au Théâtre de Monsieur (salle Feydeau) une petite pièce en deux actes et en vers. C’était un ouvrage fort modéré, dans (1) Rapport de la police, du 19 septembre an II. (2) Journal logographique, par Le Hodey, t. XXII, p. 124. — Foucault émigra, servit dans l’armée de Condé, rentra en France en 1802. (3) Révolutions de Paris, n° 73, du 27 novembre au 4 décembre 1790. Eti note. 37