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INTRODUCTION

fussent pas aftiliés, soit à cause de leur éloignement, soit parce que leurs fonctions ou leurs affaires les en empêchaient, ils étaient dt» cœur et d’àme avec ses membres, et, pour la plupart, ils apparli*naient au parti monarchique, de nuance absolutiste. Nul doute que le Club de Massiac fût en relations avec VAsaembléfi coloniale de Sainl-Marc, émanation de celle qui avait été fondée ;i Saint-Domingue en février 1790. lu Assemblée coloniale de Saint-Marc se tenait place Louis XIV. En décembre 1790, la section invita ses membres à se retirer ; ce qu’ils firent. Les Amis des noirs gagnaient du terrain.

Une Société on Club des Colons, organisée par des Américains, se rassemblait au premier étage des bâtiments neufs du Palais-Royal, au-dessus du Café de Valois (1). Elle avait ses statuts et des commissaires pour les faire observer... Pour y être admis, il fallait prouver que l’on était possesseur d’une habitation aux Iles. Là encore, la question de propriété l’emportait sur toute autre considération. Les hommes de couleur étaient des choses, des pièces, en langage de commerce, dont les blancs devaient pouvoir se servir à leur gré, dont ils avaient même le droit d"abuser, malgré les règlements administratifs, que l’on violait souvent dans les colonies. Les propriétaires avaient des intérêts positifs, qu’ils ne voulaient pas immoler à ce qu’ils appelaient l’utopie des philanthropes. Tout ce qui se rapporta à la position des nègres prit de grandes proportions en France et en Europe. Le 13 mai 1791, l’Assemblée constituante ayant ordonné « que l’homme, quelle que fiU sa couleur, serait libre et jouirait des droits de citoyen actif », la lutte s’envenima entre les Amis des noirs et les propriétaires d’esclaves. Le Club de VHôtcl de Massiac entretint correspondance avec les commerçants et fabricants d’Amiens, de Bordeaux, de Calais, de Dunkerque, du Havre, de La Rochelle, de Marseille, de Nantes, de Rochefort, de Rouen, de Sens, de Saint-Malo(2). Il reçut fréquemment des communications, des caisses, des lettres, des adresses de Saint-Domingue et des gens qui défendaient les colons blancs contre les colons noirs. Il fut en relation suivie avec la Société correspondante des colons français à Bordeaux.

Néanmoins, il ne prospéra pas ; le nerf de la guerre lui manqua, ce qui étonne, quand on songe à la richesse des propriétaires (|ui le Kl.its généraux <le 1789. Bégouen a fait des publications Jéfcndaiit l<’.- intéivis (Je sa cause.

(1) Voir plus bas, Cafés.

(2) Arcli. Nat... pasftini.