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INTRODUCTION

iiiceiidiëes au Cap. Par suite d’un décret de rAssemblée constituante, déclarant que les gens de couleur libres seraient admis dans les assemblées coloniales, mais que les non libres n’auraient aucun changement d’état sans le vœu préalable des colonies, les nègres se révoltèrent. Six cents sucreries et caféieries furent incendiées, les maîtres et leurs familles massacrés ; la ville de Port-au-Prince fut brûlée et ruinée.

Lorsque l’expédition de Saint-Domingue fut décidée, le Club de i tfùtel de Massiac eut une influence plus ou moins directe, mais assez puissante, sur les mesures du gouvernement. Il se mit en règle avec la municipalité de Paris, à laquelle il avait adressé cette lettre : « Paris, le 9 août 1791.

« Messieurs,

" La Société Correspondante des Colons français séante à l’Hùlel (le Massiac, place Louis Quatorze, au moment de sa formation, le ^0 août 1789, en informe M. le Maire et M. le Commandant Général de la Garde nationale.

« Depuis cette Époque, Messieurs, la Société des Colons français a tenu régulièrement ses séances, sous la protection de la loi, néanmoins pour satisfaire au Décret, rendu à l’égard des assemblées particulières, elle a l’honneur de vous prévenir qu’elle continue à s’occuper des intérêts de la Colonie, toujours sous la même dénomination.

(’ Les Membres de la Société Correspondante des Colons français (l).

« MM. les Officiers municipaux. »

Le marquis de Gouy d’Arcy, alors volant d’ordinaire avec les amis de la liberté, se mit pourtant du côté des opposants à la Constituante. Guadet, en 1791, dit, dans l’Assemblée : « Quel trait de lumière (en lisant une lettre de M. de Gouy), quel trait de lumière dans ce peu de lignes écrites sous les yeux des colons rassemblés à l’Hôtel Massiac et en présence de MM. Barnave et Malouet, qui, comme le dit encore M. de Gouy (2), étaient venus mêler leur douleur à la sienne et gémir sur le sort des infortunés blancs auxquels on faisait la dure loi de partager le droit de citoyens avec des hommes libres comme eux ! »

(1) Arch. Nat., Cluh de Massiac.

(2) Le marquis de Gouy d’Arcy, déput’- de Saint-Doiuioguc à la CousUtuaut"’. a.fiist’-. plus tard, d’appartenir à la far-tiou d’Orléans. Guillotiné !<• :{ juillet t79l.