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Les peuples qui n’ont pas voulu mourir



À travers l’histoire grecque



L’histoire grecque est à proprement parler l’histoire de l’Hellénisme.

L’Hellénisme n’est pas un ensemble de faits : c’est une atmosphère, un état d’âme, une formule de civilisation. Au moment où il pénétra — ou il sembla pénétrer plutôt — dans le cadre de l’histoire, il s’affirma par deux chefs d’œuvre d’une si surprenante venue que la critique moderne, acerbe et jalouse, a usé ses forces pour tâcher d’en prouver le caractère apocryphe. Elle y a complètement échoué. C’est que l’Iliade et l’Odyssée ne sont une aurore que littérairement pour nous autres qui ne possédons rien d’antérieur : mais la société dont les mœurs y sont dépeintes était parvenue au soir de sa carrière ; elle avait derrière elle un long développement. La certitude s’en impose à nous, moins par les raffinements matériels à la description desquels le poète s’at-