Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/164

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Mais la nature & la grâce sont plus heureuses que la corruption. La nature répand, pour ainsi dire, l’homme dans tout lunivers en attachant ses sentimens aux objets qui l’en vironnent, & faisant par là la majesté, la beauté, la magnificence & le prix de toutes les parties de lunivers, qui nous donnent le plus d’admiration. La grâce donne encore à l’homme une plus grande étendue par le commerce qu’elle luy fait avoir avec Dieu ; & à l’égard de l’imKiortalité, nous n’avons garde d’en chercher d’imaginaires, lors que nous en avons une reelle ; ni de rîous tourmenter pour vivre dans la memoire des autres hommes, êtant assurés de vivre éternellement en nous mêmes & en Dieu.

Aussi la mort deitinée de Dieu pour confondre les desseins de nôtre orgueil, ce ministre de fa Majesté & de fa justice qui luy fait une reparation si éclatante de Tinsolence que nous avions eue de vouloir nous glorifier maigré luy, ne fait que nous consirmer dans les sentimens de cette élévation de l’homme,