Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/165

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me, qui suit la nature & que la grâce accompagne. .’’ ï!

C’est une vaine grandeur que celle qui fuit un Prince sur le trône, & qui ne m’accompagne point dans le lit Pinfirmité, qui m’environne pendant h vie & qui disparoit au moment de fa mort, qui paroit à nos yeux & qui se perd aux yeux de son esprit. Tout le monde voit en luy le maître des autres. U trouve en foy un homme qui s’ennuye, quL souffre & qui va bientôt mourir.

Je ne me revétiray donc point de biens, de richesses, de possessions, décharges, de dignités, de gloire, de savoir* deloquence, d’actions memorables, de conquestes, applaudissemens pour grossir le fantôme de l’orgucil & paroître plus grand que les autres hommes : mais j’ôteray enflûre, la grandeur for-’ cée & rétendue qui n’est point naturelle, en éloignant les objets de la cupidité, & me tenant au niveau des autres hommes j’obtiendray par ceu» humble égalité ce qu’une préference iliperbe n’auroit jamais obtenu. Je me revétiray de toutes les splendeurs du * ciel