Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/176

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dessein que nous avons conceu de nous lattirer, ni la joye que cette approbation nous donne : mais comme le même instinct qui nous persuade nôtre excellence, nous convainc en secret que cette estime est trop peu de chose pour y borner toutes nos prétentions, il ne faut pas s’étonner si nous prenons tant de peine pour cacher l’envie que nous avons d’être estimés, pu l’estime que nous avons pour nous mêmes. Cependant si l’on y regarde de prés, on trouvera qu’il n’y a ordinairement que de la fausseté & de l’hypocrisie dans cette vertu telle qu’elle est pratiquée dans le monde. Les hommes qui font modestes quand on les loue, ne le font nullement quand on les blâme. II ne faut pas s’en étonner ; car il n’y a pas beaucoup de force dans une vertu que nôtre foiblesse produit, & l’on ne s’éleve pas bien haut, lors que l’on retombe sans le centre de fa vanité, qui fait une grandeur apparente & un abaissement effectif. La Modestie qui vient de ce qu’on se connoît immortel & par conséquent au dessus de cette estime qui "./ O s’atta