Page:Abbadie - L’Art de se connaitre soi-meme.djvu/179

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C’est alors que l’on peut concevoir que l’homme est moderé dans labondance des biens temporeIs, constant dans Tadversité, & magnanime par tout. Si la moderation que les hommes du monde font paroitre dans les plus hautes élévations, n’est qu’une envie secret te de paroître plus grands que les choses qui les élevent, la moderation de l’homme immortel n’est qu’un sentiment de son excellence, qui l’éleve en efset au dessus de toutes les choses qui sembloient pouvoir faire son élévation. II n’appartient qu’à l’orgueil de se déguiser pour cacher la disproportion qui se trouve entre ce qu’il est, & ce qu’il croit être dans le monde. La pieté qui voit des atomes là où le monde imagigine des Colosses n’a qu’à se tenir dans cette assiette fi élevée qui luy esl naturelle, pour voir passer fous les pieds & la vaine pompe des grandeurs humaines & l’amas aussi vain des disgrâces & des calamités qui, comme un tourbillon qui passe, agite cette argile & renverse ces G f ttber