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connoître Soy-meme.

sage d’un corps d’un lieu à un autre n’est point une pensée.

Certainement comme dans ces premieres notions il est impossible qu’une chose soit & ne soit point, le tout est plus grand que sa partie : la verité se découvre à mon esprit sans raisonnement, parce que j’aperçois clairément le rapport, ou l’opposition qui est entre les termes, ainsi il est impossible que j’aye une idée du mouvement & une idée de ma pensée, sans que je voye distinctement, que l’une n’est pas l’autre. Tout les hommes de monde s’ils veulent parler sincerément, diront qu’ils aperçoivent à cet égard les choses comme nous, & ils voyent bien qu’un mouvement de quelque petits corps, quelque petits qu’ils soient & quelque viste qu’ils se meuvent, n’est point un doute, & qu’une partie de matiere ne viendra jamais à douter, à penser, parce qu’elle va d’ici là & que ses parties sont éparses ou rassemblées ; il faut remarquer en second lieu, que les hommes aperçoivent plus distinctement cet éloignement, qui est entre la nature du mouvement, &