Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/254

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citoyennes, trouvent moyen d’influer heureusement sur l’évolution sociale à laquelle elles s’intéressent tout particulièrement. Margaret Haley, simple institutrice mais tenue à Chicago pour l’un des « champions de la démocratie », obtient, après une active campagne, la réforme de l’éducation et l’égalité de salaires entre instituteurs et institutrices. Celle-là fonde le premier club coopératif pour les pauvres ouvrières et leur facilite ainsi la lutte pour la vie.

D’ailleurs, les femmes prennent volontiers l’habitude de se grouper pour la poursuite de buts sociaux ou politiques, pour la défense de leurs intérêts professionnels, voire simplement pour leur plaisir. À la fin du dix-neuvième siècle, les clubs féminins des États-Unis groupent 2 millions de membres, et cette habitude prise par la femme de sortir de chez elle, est le signe, d’un grand progrès dans la voie de l’émancipation, mais aussi de l’accroissement plus grand chaque jour du nombre des « femmes seules ».

Les premières victoires des féministes anglaises. — En Angleterre, comme en Amérique, la femme n’obtient pendant de longues années que des demi-succès politiques ; mais son émancipation sociale et professionnelle se poursuit.

Persuadés sans doute que la femme est bien à sa place dans ces assemblées municipales, dans ces conseils d’assistance et d’éducation où l’on s’occupe de faire le ménage de la nation, mais qu’elle est incapable de discuter les intérêts généraux du pays, les dirigeants anglais se laissent arracher toutes les