Page:Abensour - Histoire générale du féminisme, 1921.djvu/260

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toresses apparaissent. Et, constate une historienne de la femme allemande, l’activité féminine s’accroît non seulement dans le commerce et l’industrie (ne trouve-t-on pas, dès 1900, aux usines Krupp, dirigées d’ailleurs par la légendaire grosse Bertha, des femmes contremaîtresses ?), mais dans le domaine de la vie publique. Des femmes font partie du personnel de l’Assistance publique, du ministère des postes et télégraphes ; elles sont inspectrices de fabrique, membres de la commission de l’enseignement. Cette période est donc, en Allemagne, celle de l’acceptation théorique des idées féministes et de l’émancipation du travail.

En Autriche, la question s’est posée sous un autre aspect. Dans les États, les provinces de la mosaïque austro-hongroise, où les traditions les plus anciennes restèrent longtemps en vigueur, les femmes conservèrent, jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle, des vestiges de ces droits politiques, qu’à titre de seigneurs féodaux ou de membres du Parlement, elles avaient exercés au moyen âge. En Bohême, en Moravie, les femmes propriétaires votaient pour les conseils municipaux, en Bohême pour la diète, en Bosnie-Herzégovine pour le Parlement. Jusqu’en 1848, les nobles hongroises étaient représentées à la Diète, comme les Françaises aux États généraux, par leur fondé de pouvoir. Jusqu’en 1907, les femmes propriétaires et commerçantes ont pu, par le même procédé, prendre part aux élections pour le Reichsrath autrichien. Les constitutions modernes