Page:Abensour - La Femme et le Féminisme avant la Révolution, 1923.djvu/377

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étranger. La femme mariée séparée de biens nomme également, pour procureur, un autre que son mari[1].

Il arrive assez fréquemment à un procureur de représenter deux ou plusieurs femmes auxquelles le lient des liens de parenté, ou même qui lui sont étrangères[2]. La dame Victoire de Saint-Marsault et ses trois filles désignent un même représentant, M. de Saint-Marsault, leurs frères et fils ; Robert de Naussac (sénéchaussée de Villefranche) représente sa sœur et la demoiselle de Loupiac ; M. de Pomairol-Toulonzac représente Élisabeth de Narcose et Marie-Anne de Turenne (sénéchaussée de Villefranche) ; Étienne Darribat, les demoiselles du Rouzet de la Garde et de Lamazières (Ibid.) ; M. de Scorbiac est le procureur de sa femme et de la dame de Foissac ; Joseph de Fourmestraux (sénéchaussée de Lille) représente sa sœur et une autre jeune fille, Élisabeth Wattepatte ; Henri-Auguste Baudoin représente les quatre demoiselles de Francfort (sénéchaussée de La Rochelle) ; Raymond de Salebardes représente sa mère et Mme de Monfaucon. Un noble champenois, M. de Lardenois[3], représente cinq de ses parentes et de ses amies. Enfin, il est assez commun de voir des nobles ajouter, à la voix que leur confère leur propriété, celle que leur donne la qualité de « procureur de leur femme » qui possède divisément. De même, plusieurs communautés de femmes se réunirent souvent pour envoyer, aux assemblées préparatoires du clergé, le même procureur. Les deux couvents de Carmélites de Paris désignèrent, comme leur procureur, l’abbé de Pinet ; les Ursulines d’Argenteuil, les Filles de la Miséricorde, les Carmélites de la rue Saint-Jacques désignèrent un des vicaires de l’archevêché ; les Annonciades d’Arpajon, les Ursulines de la rue Saint-Jacques, les dames du Saint-Sacrement donnèrent leur voix à un autre vicaire[4].

  1. Les dames Catherine de Raymond (Haut-Limousin), les dames de Conissèche, de Caumont, de Paniel (Quercy), la dame Angélique de la Laurency (sénéchaussée de La Rochelle), Marguerite de Saunhac (sénéchaussée de Villefranche-de-Rouergue), sont représentées par leur mari. — Mme Millau de Saint-Jean (sénéchaussée de Castelnaudary), la dame Clément, Catherine Vauzeler, Françoise de Maulde (sénéchaussée de Lille), Louise de Broussonet, la marquise de Mirabeau (Haut-Limousin), la dame Saunhac d’Ampion (sénéchaussée de Villefranche-de-Rouergue), sont représentées par leur fils. — Les demoiselles Henriette Waerenier, Le Prévôt de Basserode (gouvernement de Lille), Marguerite du Hautier (Haut-Limousin), Cupuy (sénéchaussée de Castres), de Naussac (sénéchaussée de Villefranche-de-Rouergue), par leur frère.
  2. On relève des exemples nombreux en Champagne.
  3. Sénéchaussée de Châlons-sur-Marne. Mavidal et Laurent (Arch. Parl.).
  4. Chassin. Les cahiers de Paris.