Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/226

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qu’elle ne connaît pas ; aussi énonce-t-elle des absurdités, quand, par exemple, elle parle de la femme soldat, alors que les saint-simoniens ne veulent plus de soldats. La Femme nouvelle termine en s’indignant qu’on ait traité ses collaboratrices de danseuses de corde, ce qui n’est pas le fait d’adversaires courtois, et en menaçant de la vengeance du peuple les égoïstes privilégiées : « le peuple vous fera sentir sa force, si vous ne faites entendre vos voix en faveur de ses femmes et de ses filles ». Après une réponse de Laure Bernard et une nouvelle riposte de la Femme libre, où sans cesse les mêmes idées étaient exprimées, la polémique prit fin.

II

En somme, les théories féministes n’avaient chez les femmes qu’un nombre restreint d’adhérentes. Quelle était à leur égard l’attitude des hommes ? Il s’en trouvait un certain nombre qui leur étaient favorables ; parmi eux, des personnages en vue dans le monde