Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/242

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dernière fut l’objet d’un rapport assez étendu de M. Liadères, député des Basses-Pyrénées. Il est intéressant d’en rappeler les principales idées. Il commence par se moquer agréablement de Mme de Mauchamp, « organe avoué d’une secte nouvelle » qui veut faire invasion dans le domaine des idées sérieuses de la politique[1]. Puis, passant à l’examen de la pétition de Mme de Mauchamp, il réfute tous ses arguments, déclare que le joug marital n’est en général pas bien pesant et que, dans toute association, il est nécessaire qu’il y ait une volonté prépondérante. D’ailleurs, la femme n’est pas suffisamment préparée à jouir de la liberté. Puis, passant au féminisme pris dans un sens plus général, il se livre à des plaisanteries trop faciles sur les variations perpétuelles que la femme libre et ses principes feraient subir à « l’infaillibilité de l’état civil[2] ». Il s’étonne que Mme de Mauchamp se soit contentée de demander la suppression de l’article 213, alors qu’elle

  1. Sans doute le saint-simonisme ; ce qui d’ailleurs est absolument faux.
  2. Journal des Débats, 21 mai 1837.