Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une pétition à Louis-Philippe pour que ce dernier reconnaisse « qu’il est roi des Françaises comme il est roi des Français[1] ». Il s’agit ici de toutes les femmes, comme il s’agissait de tous les hommes dans l’article de la Charte à modifier.

Mais, lorsqu’il s’agit de l’électorat et de l’éligibilité, elle ne les demande plus que pour un nombre restreint de femmes, la Charte ne l’accordant qu’à un nombre restreint d’hommes.

Avant de voir quelles étaient au juste ses prétentions et d’examiner les pétitions de Mme de Mauchamp, il faut nous rendre compte de la situation faite aux femmes par la loi électorale du 19 avril 1831, qui sera sans cesse prise pour base.

« Pour former la masse des contributions nécessaires à la qualité d’électeur, on comptera au mari… les contributions de sa femme, même non commune en bien, pourvu qu’il n’y ait pas séparation de corps[2] ». Cette disposition n’était d’ailleurs pas nouvelle, la

  1. (1)La Gazette des Femmes, mars 1837.
  2. Duvergier, Lois, t. XXXI.