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ils ne se sont guère occupés de l’enseignement des femmes et de l’accès pour elles aux diverses professions.

En 1832, la directrice d’un pensionnat de Castelnaudary, « considérant que l’éducation des femmes ne doit pas consister uniquement à manier l’aiguille et le fuseau, mais encore à acquérir des notions relatives au degré de civilisation où l’on est parvenu[1] », ouvrit pour ses élèves des cours de sciences naturelles et de cosmographie. À une époque où l’éducation reçue par les garçons eux-mêmes dans les lycées était presque exclusivement littéraire, c’était là assurément une très grande nouveauté.

Au commencement de 1834, Eugénie Niboyet, « considérant la nécessité de la concentration littéraire, considérant que, dans un siècle de progrès, les femmes doivent travailler d’une manière active au développement de leurs facultés morales et intellectuelles[2] », fonde avec quelques associées

  1. Discours de distribution de prix, cité par la Femme nouvelle, No 17.
  2. Le Conseiller des Femmes, 15 mars 1834.