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cent quatre-vingt-onze femmes, d’après le Journal des Femmes, exposèrent au Salon de 1833. Nous n’avons pas pour les autres années de chiffres précis ; mais, étant donnée la place assez importante que les ouvrages des femmes tiennent dans les comptes rendus des journaux, même masculins, on peut supposer que le nombre des femmes peintres fut loin de décroître pendant les années suivantes. Nous trouvons chez les femmes de cette époque des représentants de presque tous les genres de peinture.

Pourtant, elles ne s’adonnèrent pas très volontiers à la peinture historique, le genre exigeant sans doute une vigueur toute masculine. C’est à peine si l’on pourrait citer trois ou quatre tableaux historiques. Par exemple une Anne Boleyn, de Mlle Pages, des Adieux de Louis XIV et de Marie Mancini, par Mme Déhernin, et surtout les Adieux de Charles Ier à ses enfants, de Mme Rude-Frémiet qui, dit le Journal des Femmes, fut un des plus jolis tableaux de l’Exposition de 1834.

La délicatesse et la grâce féminines s’accommodaient mieux de la peinture religieuse,