Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/225

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son parti, celles d’Eugénie Niboyet par exemple, sur l’inutilité et l’impossibilité pour la femme d’être l’égale de l’homme. Mais elle ajoutait, sans doute avec quelque raison, que les femmes n’étaient pas dans le mariage aussi malheureuses que voulaient bien le dire certaines d’entre elles, et que les « tyrans » étaient en somme, à l’heure actuelle, « une race d’exception ». D’ailleurs, la femme serait-elle malheureuse, son rôle est de souffrir en silence. Elle termine par des plaisanteries sur les théories saint-simoniennes, qui conduisent directement, dit-elle, à la femme soldat, et va jusqu’à traiter de « danseuses de corde » les collaboratrices de la Femme nouvelle. Celles-ci, que le titre seul de l’article de Laure Bernard avait eu pour effet de faire bondir d’indignation, ne pouvaient laisser passer de pareilles assertions. Aussi (no 7 de la Femme nouvelle) ripostèrent-elles vertement. Elles blâment Laure Bernard de sa lâche résignation, d’ailleurs facile, puisqu’elle appartient à la classe privilégiée. Lorsqu’elle attaque les principes du saint-simonisme, elle veut juger d’une doctrine