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ou de « couper ou brûler tout le linge qu’il porte en cadeau à une danseuse de l’Opéra ou à une actrice des boulevards ». Nous devons remercier M. Léon Abensour de ne nous avoir rien caché des âpretés de ce « duel des sexes ».

Mais si ces mesures belliqueuses et antipathiques sont rarement d’ailleurs prônées, et si le talent d’une George Sand abuse de la glorification de l’amour libre, la majorité des réformatrices, à cette époque comme à la nôtre, proposaient des lois sages en faveur de l’éducation et du travail des femmes, pour protéger leurs biens, affermir leur culture intellectuelle, les défendre contre l’égoïsme ou la jalousie de notre sexe, organiser leur avènement aux fonctions et aux devoirs de « citoyenne ». Ainsi qu’Enfantin, elles voyaient déjà dans le couple la vraie cellule sociale ; et on peut dire avec Fourier qu’  « en résumé l’extension du privilège des femmes (je supprimerais pour ma part ce mot de « privilège » en le remplaçant par ceux plus exacts de « droits et devoirs » ) est le principe général de tous les progrès sociaux ».

Jules Bois.