Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/248

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obscures. « L’homme aujourd’hui peut, dit-il, être classé, parce qu’il a depuis longtemps sa liberté complète à l’égard de la femme ; mais la femme ne pourra être classée que lorsqu’elle-même se sera relevée. » En d’autres termes, les femmes ont été pendant longtemps inférieures aux hommes ; c’est une raison pour qu’elles le restent longtemps encore. Aucun antiféministe n’aurait trouvé mieux que l’ « Avocat des femmes ». La mesure ne fut pas bien accueillie des féministes militantes, et Suzanne, la directrice de la Femme libre, sans pourtant se départir du respect qu’elle devait au Père, supplia humblement les chefs de la société saint-simonienne d’accorder dans leurs assemblées une place aux femmes. « Il est injuste, ajoute-t-elle, que les membres mêmes de la famille (entendez la famille saint-simonienne ) n’aient pas confiance en nous[1]. » Cette protestation n’eut aucun effet, et pendant le temps très court que dura encore la société saint-simonienne, aucune femme

  1. La Femme nouvelle, no 9.