Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/277

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dans la Démocratie pacifique (le journal de Victor Considérant), qui les défendra contre les autres groupes du parti socialiste.

Leur socialisme est donc le socialisme saint-simonien, c’est-à-dire un socialisme absolument communiste avec toutes ses conséquences : dépendance étroite de tous les citoyens envers l’État, et suppression de la propriété individuelle. D’ailleurs, pour être communistes, ces journaux ne sont pas athées, bien loin de là. Pas d’opposition pour eux entre la religion, d’une part, et de l’autre la liberté et le progrès. Au contraire, la première (le christianisme en particulier) est l’auxiliaire naturel, le fondement indispensable des deux autres. « … C’est sur la religion elle-même que nous nous appuyons, écrit un des collaborateurs de la Voix des Femmes[1], car elle est tout à la fois la colonne la plus haute et la base profonde de tout l’édifice social. »

Pour eux, le christianisme est d’accord avec les principes révolutionnaires : la décla-

  1. Numéro du 3-6 juin 1848.